Paul Ackerman

Roumain
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1908 - 1981

Paul Ackerman est né en 1908 en Roumanie, à Jassy. Sa famille, d’origine juive, arrive en France en 1912 et s’installe à Paris. Paul Ackermann, après des études au lycée Charlemagne entreprend de faire son droit mais son amour pour la peinture l’incite à s’inscrire à l’Académie Leger. Il se réfugie en zone libre après l’invasion de la France en 1940 et s’installe à Saint-Tropez, où il rencontre Bonnard qui vit au Canet. Cette rencontre modifiera profondément sa vision de la peinture. Après l’invasion de la zone libre, il se cache en Savoie (Aix-les-Bains). Pendant ses années de guerre, il produit une œuvre essentiellement figurative, assez différente des œuvres précédentes, marquées, elles, par l’avant-garde russe et les expériences surréalistes. Ces œuvres sont réalisées sur des supports précaires (papier journal...), elles sont essentiellement intimistes.

Après guerre, la peinture de Paul Ackerman se distingue par son extrême richesse d’inspiration, un retour permanent entre le figuratif et l’abstraction, et une construction autour de thèmes témoignant de l’évolution de sa vie psychique. Il transforme ses rencontres avec d’autres artistes en autant d’occasions d’enrichir son inspiration, sans jamais devenir un suiveur.

On peut noter ainsi en 1945 une période ou les influences croisées de Jacques Villon et de Cézanne lui inspirent des tableaux, très construits, et austères. Puis entre 1950 et 1954, l’abstraction lyrique s’inscrit chez lui dans des œuvres marquées par la recherche sur la lumière et les ténèbres, dans la série des Soleils. Les peintres japonais travaillant en Paris (SugaÏ, Dobashi) conduisent Ackerman à orienter sa réflexion picturale vers le sensoriel, puis la calligraphie (série des Chinois en 1953).

En 1957, sa deuxième exposition Galerie de La Creuze montre l’aboutissement de sa recherche sur le signe, poussée jusqu’à l’extrême. Il revient ensuite à l’étude de la lumière avec la série des Clairs-Obscurs entre 1960 et 1963. Puis vient le besoin de matière et de relief, avec des toiles pratiquement construites en trois dimensions. Ayant épuisé pour un temps le domaine de l’abstraction, il revient au figuratif et explore le monumental. Sa série « Quelques instants de la vie de Rembrandt » le voit jongler avec tous les canons de la peinture classique et se les approprier avec son originalité coutumière.

Vient ensuite une période visionnaire, autour d’un cycle « Les approches de l’Agartha », où Ackerman s’intéresse aux possibilités de transmission d’un message philosophique à travers le pictural. Sa palette s’assombrit à cette occasion. Il abandonne cette voie pour se consacrer aux résonances de la peinture ancienne sur le monde contemporain, avec un cycle intitulé « le voyage de Bruegel ». Travaillant après 1970 à l’abbaye de Commelles, il ne cesse de produire des séries d’œuvres inspirées, de lieux, d’évènements ou d’émotions, comme Un homme, une ville ; Londres ; Venise ; Dickens ; Vivaldi ; Portraits dans un miroir, Au-dela du réel.
Il meurt à Paris en 1981. Ses œuvres figurent dans de nombreux musées : Musée d’Art moderne de la ville de Paris, Cassel, Ringling etc.

« Je suis avant tout peintre de l’inconscient. Je cherche tout ce qui peut le libérer. Il m’arrive même de peindre mes rêves »

Sources :
PARINAUD (André), "Une Voie Royale" Paris, Editions Mayer 1987.
Lydie Harambourg, in : L'École de Paris 1945--1965, Ides et Calendes, Neuchâtel 1993. 
Raymond Cogniat, Ackermann, Hazan, 1963.
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