Wladislaw Strzeminski

Empire russe- Pologne
|
1893 - 1952

Wladislaw Stzeminski est un artiste peintre, sculpteur, théoricien, graveur et lithographe, de culture polonaise né en dans l’Empire Russe en 1893.  Il fait la guerre comme officier de l’armée russe impériale, et est grièvement blessé sur le front. La révolution de 1917 se produit alors qu’il vient d’achever une formation en génie militaire.  Après la paix de Brest-Litovsk, il gagne Moscou, où il participe à l’effervescence artistique révolutionnaire. Il s’inscrit aux Beaux-Arts de Moscou, puis se joint à l’aventure des Unovis à Vitebsk, avec Malevitch. Dans la querelle qui oppose les membres de l’avant-garde russe, il se range du côté des suprématistes contre les constructivistes, car pour lui la forme pure possède une qualité transcendante. Mais, en opposition au spiritualisme de Malevitch, Wladislaw Strezeminski voit dans la forme l’écho de l’organisation de la Nature et non du divin. Il théorise une vision presque animiste de l’œuvre d’art, prônant la recherche de l’unicité et cherchant à travailler les chocs de couleur plutôt que les oppositions de forme comme éléments de rythmique spatio-temporelle.

Dès le début de la normalisation artistique organisée par le pouvoir soviétique, il décide prudemment de s’installer en Pologne. Il devient l’un des chefs de file de l’avant-garde picturale en Pologne. Au début des années trente, il fait de la ville de Lodz le centre de ses activités, y fondant l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Plastiques et recréant autour de lui l’atmosphère stimulante du temps de UNOVIS. Il reste persuadé que la diffusion de la création artistique la plus exigeante est un facteur essentiel du progrès social et moral de l’humanité. Il transmet ainsi à ses élèves sa conception de l’abstraction, telle qu’il l’a théorisé dans son ouvrage L’Espace Uniste.

Après la Deuxième Guerre mondiale, la Pologne soviétisée impose le réalisme soviétique à ses peintres et Strzeminski est persécuté. Il meurt deux ans après avoir été chassé de l’Ecole qu’il avait fondée.