Constantin Terechkovitch

Russe, Français
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1902 - 1978

Constantin Terechkovitch est un peintre, lithographe, graveur, et illustrateur russe naturalisé français.

Constantin Terechkovitch est issu d’une famille de médecins (son père était spécialisé en psychiatrie). En famille, la forme officielle de son prénom, Constantin, est, comme il est d’usage fréquent, moins utilisé que le diminutif Kostia.
Il passe son enfance près de Moscou, puis, à partir de 1907, dans la ville même, où ses parents lui font visiter la collection de Sergueï Ivanovitch Chtchoukine. Cette visite est déterminante puisqu’elle provoque la vocation picturale du jeune homme. Avant la révolution, il suit les cours du peintre Constantin Youon et, en 1917, à l’âge de quinze ans , entre à l’Ecole l’École de peinture, de Sculpture et d’Architecture de Moscou.

Il voit la Révolution russe comme le signe qui va hâter son départ pour Paris, ville où il avait depuis longtemps décidé de s’installer pour apprendre à peindre. Il y arrive en 1920 et s’inscrit à l’Académie de la Grande Chaumière. Il subiste en travaillant en usine, puis en servant de modèle à un sculpteur. Il côtoie tous les peintres russes de Montparnasse, Volovic, Krémègne, et peint à leur côtés à la Ruche.
Après avoir, en 1923, hésité à retourner en Russie, il présente des œuvres au Salon d’Automne, où ses premières toiles sont acceptées en 1925. La Galerie Henry organise la même année une exposition conjointe avec Lanskoy. Il rencontre de jeunes peintres français avec lesquels il partage la même vision exubérante de la couleur et le plaisir de peindre. Ce sont Roland Oudot, avec lequel il expose en 1926 (galerie Charles Auguste Girard), Brianchon et Legueult.

Terechkovitch voyage en Suisse en 1929, où il rencontre des collectionneurs suisses qui le soutiendront toute sa carrière.

Les liens avec la Russie soviétique ne sont pas encore coupés : il participe, avec Chagall, Zadkine et Pougny à l’exposition que la galerie Tretiakov organise en 1929. La peinture de Terechkovitch s’y remarque par la gaité des coloris, et la liberté de composition, tout en restant figurative. Les sujets qui font alors son succès tournent autour de la nuit et des danseuses de music-hall.

Son mariage en 1933 avec Yvette modifie ses réalisations. Sa femme devient son thème favori, seule puis avec ses deux filles, France et Nathalie. A côté des représentations du bonheur familial, Terechkovitch peint les chevaux et le monde des courses, réalise de nombreux portraits dont ceux de ses amis peintres (Vlaminck, Soutine). Sa carrière prend un tour international, il expose à Genève en 1934,  puis à Chicago et New York en 1937.

A la déclaration de guerre, il s’engage dans la Légion étrangère puis sert dans l’armée française. Démobilisé en 1940, il s’installe en zone non occupée.

Pendant l’occupation, il continue à peindre, expose en 1942 chez Pétridès.

Après la guerre, il s’installe à Paris dans une maison atelier rue Boulard. Il enchaine exposition sur exposition.

L’abstraction gestuelle qui enthousiasme alors le monde de l’art parisien, autour de ce que l’on appela la Seconde Ecole de Paris,  ne l’intéresse pas. Au contraire, il approfondit son attachement à un réalisme serein, dont la fausse apparence désordonnée a pour but de magnifier tous les détails de l’existence, des plus grands aux plus petits. Sa palette est toujours pleine de clarté et sa touche légère et sure.
Avec huit peintres de ses amis, Giselle d’Asailly, journaliste et critique d’art, le dénomme peintre de la réalité poétique.

Le succès public de l’œuvre de Terechkovitch ne faiblit pas. Il partage sa vie entre Paris et le midi et fait de nombreux voyages pour renouveler ses sujets, dont en 1964 plusieurs mois en Asie. Il expose toujours chez Pétrides ( 1969, 1971 et 1979) ainsi que galerie Matarasso à Nice.

Il meurt en 1978.

En 1986, le musée municipal de Menton lui consacre une grande rétrospective.

Portrait de Constantin Terechkovitch par Aaron Bilis ©site Bilis

Les oeuvres de l'artiste
sur le site

Lithographie sur Papier japon
400 €