Le campement gitan

Dans un champ détrempé par la pluie, des gitans entourent deux roulottes aux couleurs vives. Les chevaux détellés paissent tranquillement. Toute la poésie du pinceau d'Edouard Febvre transparaît dans ce portrait de la vie gitane. Cieux délavés, végétation automnale, roulottes joyeusement bariolées sont traités avec une délicate tendresse. Une philosophie douce-amère se dégage de ce tableau. La vie est un mélange de gaieté (les roulottes) et de tristesse (la pluie et la boue) que l'énergie humaine (l'unijambiste fièrement campé) et la vitalité de la nature (le chêne immense) permettent de transcender.

C'est un bijou de composition picturale, avec les trois horizontales du ciel, des habitations roulantes ou en dur et de la glèbe boueuse. Les verticales de l'arbre, de la cheminée de la roulotte et des béquilles de l'infirme animent la composition.