L’Auguste.

Un clown au chapeau haut de forme noir se détache sur les rideaux étoilés de la piste aux étoiles, mis en valeur par un cadre inspiré. Beau cadre d'artiste faisant partie intégrante de l'œuvre et réalisé par Patricia de Boyson.

Qui n'a pas dans la tête son idée de l'Auguste, ce clown dépenaillé, au gros nez rouge et aux vêtements qui baillent, avec son maquillage excessif et ses cheveux hirsutes ? Ce clown à la Boudu sauvé des eaux qui vient mettre à mal l'élégance soignée du clown blanc à paillettes ? Patricia de Boysson vient bousculer cette thématique en nous livrant sa version à elle de l'Auguste : un dandy irréprochable et androgyne, au maquillage si raffiné qu'il fait penser à Marlène Dietrich.

La palette aux tons impressionnants, avec des rouges sombres et des verts émeraude, donne une intrigante profondeur à ce clown dont les yeux turquoise semblent perdus dans un rêve éveillé. Les volumes géométriques et les aplats de couleur utilisés par l'artiste se réfèrent aux premières avant-gardes, et se dessine au loin la mémoire du Bouffon de Larionov . Patricia de Boysson sait jouer avec les citations picturales, mais c'est bien son univers à elle qui parle, la vision raffinée et amusée qu'elle porte sur le monde qui s'exprime dans ce tableau évocateur et troublant.