Edgar Stoebel
De son vrai nom René Teboul Yechoua, Edgar Stoëbel est un peintre français, né en Algérie en 1909, et mort à Paris en 2001.
Attiré très jeune aussi bien par la musique que les arts graphiques, ces deux formes d’art ont été tout au long de sa vie étroitement liées.
À Oran, il crée un petit conservatoire avec 17 musiciens, et dirige un orchestre.
En 1931, il s'installe à Paris afin d'y travailler la musique. Il étudie avec le professeur Léon Eugène Moreau, qui lui apprend l’harmonie, le contrepoint, la fugue et le piano jusqu’en 1939 et la déclaration de la guerre. Mobilisé, il rejoint son corps d’infanterie.
En 1940, il repart en Algérie où il peindra et dessinera - on trouve des œuvres figuratives de cette époque dans des collections en Algérie - , puis dirigera un orchestre jusqu’en 1942. Quand les Américains débarquent à Oran en 1942, il obtient d’être mobilisé avec eux et participera à des opérations militaires jusqu’en 1945. Durant toutes ces années de guerre, il ne cessera de dessiner des scènes de la vie journalière et commencera à faire des dessins imaginaires qui sont la préfiguration de ses « figura-synthèses ».
A la fin de la guerre en 1945, il s’installe à Paris, crée les Éditions Stoëbel, écrit des musiques et des chansons qu’il délaissera progressivement pour ne plus se consacrer qu’à la peinture et au dessin.
Entre 1946 et 1950, il réalise notamment de nombreuses vues figuratives de lieux parisiens : Montmartre, place Clichy ou Pigalle.
Dès 1950, il fréquente le Montparnasse des artistes et se lie d’amitié avec Anton Prinner, artiste et ami de Maria Elena Vieira da Silva, de Pierre Loeb et de Picasso. Il se lie également avec des artistes de la rue de la Grange-Batelière : Goetz, Mondzain, Michonze, Meyer-Lazar.
En 1960, il invente une écriture propre qu’il baptise la « Figura-synthèse ». La « Figura-synthèse » dit-il ""est l’image que l’on se fait d’un objet et non de l’objet dans sa forme telle qu’elle nous apparaît : elle est subjectivée et ne représente plus qu’une forme irréelle sur tous les plans. Le rapport des formes entre elles constitue la « Figura-synthèse ».""
Caractérisée par des formes cernées vigoureusement à partir d'arabesques onduleuses et une grande vivacité de couleurs, la ""Figura-synthèse"" est mise en oeuvre dans une riche thématique qui comprend : la figure féminine, les animaux, le paysage, des compositions abstraites. Edgar Stoëbel y voit ""une ouverture à une imagination du rêve qui nous berce à chaque heure du temps. Un rêve fugitif.""
Outre les questions plastiques qu'elles posent et les jeux picturaux qu'elles offrent, les oeuvres de Stoëbel témoignent de sa quête spirituelle : franc-maçon, il est également préoccupé par ses origines hébraïques et tente, dans sa quête humaniste d'un monde harmonieux où la femme joue le premier rôle, d'ajuster esprit et philosophie.
Son expérimentation tant formelle que technique participe de son aventure pour formuler l'univers. Convaincu de la valeur transcendantale du travail, il remet chaque jour sur le métier, dessins, aquarelles, gouaches, impressions, estampages, gravures, huiles ...
Cela fait de Stoëbel un peintre avec une écriture reconnaissable inscrite dans la mouvance de l’abstraction concrète d’après guerre, ou de l’art concret appelé aussi Art constructif.
Longtemps cantonnée par les critiques d’art à ce qui se passait en peinture à Paris et surtout à New York, l’abstraction concrète était en réalité un mouvement d’ampleur mondiale qui se développait de l’Amérique du Sud à l’Europe du Nord.
Source : Wikipedia