Fleurs à la cruche jaune

Cette nature morte aux fleurs provient de la vente de l'atelier du peintre, le 16 novembre 2005, par la maison de ventes Ader (certifié). Elle est présentée dans un encadrement moderne. Bien qu'aucune date ni signature ne figurent sur cette oeuvre, elle a très certainement été peinte durant l'entre-deux guerres, peut-être vers le début des années 30, alors que le peintre signait encore Constantinowski.

Cette nature morte est typique de la première Ecole de Paris, de la rencontre des sensibilités artistiques juives et russes avec le terreau inspirant du Paris des Années Folles. L'exécution est vigoureuse , marquée par l'utilisation d'une forte densité de matière. Les dégradés de coloris sont traités avec une grande subtilité et en respectant une seule gamme de couleurs. Le jaune du cœur des fleurs reprend le jaune du pot. Celui-ci est décoré d'un motif floral traité  dans les mêmes teintes que les fleurs fraiches qu'il contient. Les coloris, de l'ocre rouge à la terre brülée, sont ceux des icônes anciennes, ce qui ajoute une dimension ésotérique à l'oeuvre en la rattachant aux plus anciennes traditions picturales.

La composition est solidement ancrée dans la réalité et en même temps légèrement de guiguois. Le monde perçu et dépeint par l'artiste est solide et instable en meme temps, dans la lignée de Soutine, de Kremègne et de Kikoïne. Cette oeuvre, intime et très personnelle, a été peinte par l'artiste pour son plaisir propre. Elle est restée ensuite dans son atelier, a été oubliée après la mort de son auteur, et ressort maintenant, fraîche et vibrante, son potentiel d'émotion intact.