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Incendie des Tuileries.Flaque.
Des armoiries rongées par les flammes surmontent une embrasure de porte dépouillée de toute huisserie, ouverte sur la désolation. Cette photographie provient de la maison Ferrier et Lecadre, mais ne porte pas le cachet humide. Provenance : collection Georges Sirot.
Après l'incendie, voici l'un des endroits les plus dévastés du Palais des Tuileries, dont il ne reste plus que des pans de maçonnerie. L'eau des intempéries stagne au milieu des décombres, reflétant les murs à demi effondrés. C'est une belle composition, où l'embrasure de la double porte délimite un cadre naturel à la vision apocalyptique. Il y a quelque chose d'une peinture religieuse dans cette photographie, une représentation des enfers dans un beau cadre armorié.
Là se mêlent esthétique et politique. Les ruines sont belles, la photo est pleine de sensibilité artistique. Voilà pour l'esthétique. La politique, elle, intervient de manière subliminale : comme un tableau classique accroché sur les murs, les ruines impériales bonapartistes sont vouées à la même pérennité que les ruines de la Rome de l'Antiquité. L'Empire des Napoléonides est mort et enterré, et ne reviendra pas plus que Rome ne s'est relevée de ses décombres. Dans cette photographie, l'esthétique est au service de la politique républicaine.
Pour en savoir plus : lisez notre article "Le premier reportage photographique : lorsque Paris brûlait"