La Reine

Dans un intérieur cossu suggéré par les appliques avec des pompons en passementerie, trône la Reine. La figure géométrique de cette Reine est formée, pour le corps, de triangles et, pour la tête, d'éléments rectangulaires parallèles. Cela lui donne un coté anguleux et imposant. L'ornement sur la poitrine ne radoucit en rien le personnage. On peut voir dans ce costume et dans la rigidité de la pose, une référence aux Menines de Velasquez (taille étranglée et jupe partant presque à l'horizontale), transposées dans le monde contemporain.

Ce dessin reflète une interrogation sur le rôle de la monarchie. La Reine en impose par sa présence majestueuse, en grande pompe. Mais, dépourvue de bras, elle ne peut ni prendre ni protéger. Statique, elle ne peut pas non plus être renversée. La perspective laisse imaginer cette tête comme une biliothèque vide. La reine est prête à penser, mais personne n'a songé à lui donner du contenu. Elle se contente de paraître.