Le drap froissé

"Tout son corps offert à la caresse de l'air matinal, une jeune femme nue savoure la fraîcheur des draps froissés. Cette huile sur toile fait partie de la série du Petit lever. La photo non censurée de l'œuvre est disponible sur demande.

Comme toujours, l'artiste utilise l'histoire de l'art pour approfondir son thème. Il y a une référence à l'Origine du monde de Courbet, avec l'utilisation de la même diagonale. Mais dans l'Origine du monde, la tête du modèle n'apparaît pas. Ici, le corps est alerte, une jambe relevée annonce l'action du lever qui va suivre. Cette femme s'appartient et peu lui importe le regard d'autrui.

Ce tableau est donc, plus que la réplique provocatrice d'Orlan, une déclaration d'indépendance. Elisabeth Dujarric, plus qu'un nu, peint un ressenti. Elle peint le plaisir d'être entièrement nue au réveil, avant d'avoir à s'habiller. Avant d'avoir à se battre avec sa Chemise. Avant d'avoir à se défendre des enroulements d'un perfide Collant noir...

Elisabeth Dujarric a fait différentes versions de ce sujet, traitées sous plusieurs formats, dont plusieurs carrés à plus ou moins grande échelle. La version que possèdent Les Atamanes est rectangulaire. Ce format n'est pas anodin dans la narration qu'a entreprise Dujarric."