Paris, la Porte Saint-Denis à la Belle Epoque.

Cette œuvre d'Armand Lecomte est présentée en accrochage au-dessus d'un tirage original du photographe hongrois Paul Almasy, Bal du 14 juillet.

Porte Saint-Denis, une élégante traverse les grands boulevards devant l'attelage d'un omnibus à cheval, sur le pavé luisant encore d'une pluie récente. Cette œuvre est l'image parfaite de la vie parisienne telle qu'on se l'imagine à la belle Epoque. Il n'est pas question ici d'exactitude historique : les chapeaux ornés de volatiles que portaient les femmes sont traités par une simple touche blanche, les réverbères sont allumés en plein jour, etc. Mais ce tableau est plus qu'une restitution, c'est une construction onirique nourrie à l'imaginaire de la Belle Epoque.

L'œuvre vit, pulse, vibrante d'énergie. Les trois chevaux blancs de l'omnibus sont pleins de vitalité comme s'ils avaient été des chevaux de course. Lancés à plein galop, ils dépassent une charrette lourdement chargée. La jeune femme qui s'élance est vêtue de blanc et ne cache pas sa belle tenue sous un lourd manteau de pluie, alors qu'il vient juste de pleuvoir. Le trottoir luit sous les brillantes illuminations de la Ville Lumière.

Tout parle légèreté, insouciance et joie de vivre. Nous savons, tout comme le peintre, que ces joyeux passants dansent sur un volcan prêt à cracher le feu de la Première Guerre mondiale. Est-ce cela qui nous rend cette œuvre si attachante ?

Cette œuvre provient de la dispersion d'une collection privée. Ce tableau avait été acquis lors d'une vente publique cataloguée le 23/09/1990 (étude Machoïr-Bailly, Versailles, France; lot 52. Reproduit page 7 du catalogue.)