Tristesse. Congo

Une jeune femme noire, au visage triste, se tient la tête penchée. À son cou un foulard aux couleurs de la Belgique et une écharpe aux couleurs du Panafricanisme. Le tableau est encadré d'une caisse américaine noire à la bordure argentée.

Cette oeuvre est doublement symbolique. 

D'une part, par son auteur : le baron Antoine Allard, fils de banquier, s'est toute sa vie dévoué pour les plus pauvres, a combattu la pauvreté, allant jusqu'à liquider la banque familiale. Sa vocation était d'être peintre, mais il a toujours fait passé sa peinture après ses engagements et ses valeurs morales. Sa peinture reflète ses préoccupations. Cette jeune femme noire représente la tristesse, à la fois d'un être humain et d'une allégorie de l'Afrique, face aux déchirements des guerres coloniales qui déchirent la région du Congo. Elle reflète les idées de son auteur, sa haine du malheur et de la misère et sa volonté d'y remédier. Il sait la force de l'image et ajoute sa peinture à ses actes personnels.

D'autre part, par les écharpes qui ceignent le cou de la jeune femme : elles représentent tout le conflit en cours par le simple symbole des couleurs. Autour de son cou est attaché un foulard aux couleurs de la Belgique. C'est un noeud qui attache le tissu. On peut voir ce noeud comme le symbole du lien, de la servitude. L'écharpe jetée sur les épaules de la jeune femme repose, elle, librement. Elle porte les couleurs du Panafricanisme, cette idée généreuse mais que le futur n'a pas retenue, de l'union de tous les peuples africains.