Baie de Saint-Tropez

C'est grâce à Charles Vildrac et à Rose Duhamel que Charles Picart Le Doux découvre la baie de Saint-Tropez. Nous sommes au début des années vingt. Le couple livre ce havre de paix à l'inspiration de tous ses amis peintres, Camoin, Signac, Manguin, etc. Le village n'est alors qu'un groupe de pauvres habitations de pêcheurs, la vie n'y est pas chère et les paysages splendides. Vildrac et Picart Le Doux peignent ensemble les coins qu'ils affectionnent. Cette vue, tout particulièrement, a été déclinée sous tous les angles et par tous les temps par les deux amis. 

Cette aquarelle est prise par temps gris, l'eau de la baie, envahie par la brume, est presque blanche et se confond avec la terre. La langue d'eau se devine à peine, sur la droite dans le quart haut du tableau, pourtant c'est elle qui rythme l'ensemble. Les couleurs vibrent d'une promesse de beau temps. L'œuvre de Picart Le Doux est à la fois douce et joyeuse. Elle transmet une ambiance nostalgique mais sans révolte. On se sent sur le chemin d'une guérison psychique.

Cette aquarelle est encadrée d'une baguette contemporaine en chêne brut et d'un passe-partout taupe très simple qui met en valeur l'intemporalité de l'inspiration de l'artiste. D'après son sujet et sa facture, elle provient vraisemblablement de la succession d'Yves Picart le Doux, dispersée à Coutances, qui contenait un ensemble de vues de Saint-Tropez de même facture, et de même époque.

Cette aquarelle est montrée en accrochage avec le dessin au graphite de la Place Pie à Avignon par Toshio Matsuda et la Venus au bain d'Aline Gagnaire. L'aquarelle n'a pas été décadrée.