Era spaziale

Dans un carré, s'entremêlent des triangles noirs et blancs, avec au centre une rupture visuelle provoqué par deux formes rouges. Era spaziale est présentée en accrochage avec Accord difficile de Roger Neyrat.
Cette oeuvre fait partie de notre exposition virtuelle sur sur "Madi, l'abstraction affranchie" en Madi, l'abstraction affranchie

Cette oeuvre de Jean-Pierre Faucon utilise comme surface le carré, pour sa valeur de perfection. Le tableau est tout entier régi par le thème du double. L'artiste procède à des variations sur le triangle isocèle, ce demi-carré, à la fois imparfait mais évocateur de la dualité à conquérir pour parvenir à progresser: deux triangles isocèles forment un carré parfait.

Les couleurs, elles aussi, se réfèrent à la dualité:  l'utilisation du noir et du blanc qui symbolise le rapport entre la totalité et le néant, l'absorbtion et la réfraction. La rupture qu'apporte le rouge est, elle aussi, traitée en référence au nombre 2 : deux formes géométriques rouges, l'une contenant, lorsqu'on le regarde de près, une bande blanche. Le rouge étant rupture de la dualité, Faucon utilise deux formes géométriques différentes, un carré et un rectangle. Chez Malevitch, le carré est perfection divine, le rectangle imperfection humaine. On retrouve par là le rapport entre l'homme et le divin, à la fois rupture dans la géométrie non-objectale mais aussi suprême dualité.
Autre dualité évoquée ici, celle de la présence et de l'absence . Absence d'un angle pour finir le rectangle, et présence d'une bande blanche qui déporte la composition sur la droite, et vient créer un déséquilibre.