Voici quelques éclairages sur ce phénomène :
Comme sur tout marché, le marché de l’art est sujet à des mouvements à la hausse. Il est par ailleurs relativement peu sujet aux contraintes et aux contrôles qui pèsent sur les marchés plus sensibles comme celui des produits financiers. Il est donc possible d’y spéculer facilement.
Les acteurs qui pratiquent la spéculation mettent en vente une œuvre et s’arrangent pour faire monter les enchères grâce à des comparses présents dans la salle. Le jeu des surenchères répété à plusieurs reprises finit par créer un effet d’entraînement, à susciter l’envie d’acheter chez d’autres personnes et à faire s’envoler une cote.
Étonnamment, les motifs de spéculation sur le marché de l’art ne reflètent pas toujours la recherche du profit pour le profit. Ainsi des passionnés pour un artiste, qui possèdent plusieurs de ses œuvres, peuvent spéculer pour augmenter sa cote, dans le but de défendre la valeur artistique de leur favori et de justifier leur passion*. Certains, s’ils voient la cote de l’artiste baisser, décident de la soutenir en rachetant à un prix très haut toutes les œuvres de l’artiste mises en vente. C’est le même phénomène : la cote ainsi soutenue s’apprécie. Le revers de la médaille est que, lorsque de tels acteurs disparaissent du marché (retraite, décès, faillite…), on peut voir s’effondrer certaines des cotes qui avaient été artificiellement gonflées.
En 2008, la valeur monétaire des œuvres d’art - notamment celles d’art contemporain – était tellement décorrélée de leur valeur artistique réelle que la bulle spéculative créée s’est effondrée provoquant ainsi un plongeon des prix sur le marché de l’art.
Un investisseur malavisé court donc le risque de voir s’effondrer subitement une cotation dont il croyait la croissance assurée. Le plus sur est de prendre conseil auprès de professionnels intègres et surtout d’acheter des œuvres pour leur qualité artistique et émotionnelle avant tout.