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Broodthaers, Hahn et une sculpture de Segal
marqué au dos: "Oeuvre de Segal, Otto Hahn+ Broodthaers"
Le peintre Marcel Broodthaers à gauche et le critique Otto Hahn au milieu joignent leurs mains à celles de la sculpture de Georges Segal. Cette sculpture est réalisée à partir d'un moulage du corps du sculpteur. Ce cliché mythique a été pris par la femme de Broodthaers, sur ses indications expresses.
Cette photo est un manifeste sur le rôle de la critique d'art. Elle est citée et commentée p. 49 dans le livre de Deborah Schultz Marcel Broodthaers: Strategy and dialogue, 2007. Elle a été publiée, tronquée, dans la revue Phantomas n°51-61, la revue créée par les poètes Noiret, Koenig, et Havrenne.
Dans le jeu de mains, Broodthaers, artiste, guide la main du critique Hahn vers celle de la sculpture, elle-même, à la fois œuvre et essence de l'artiste sculpteur. Le critique d'art doit donc se fondre dans l'œuvre qu'il décrit pour que sa critique soit pure et non biaisée par sa propre subjectivité.
Cette photo parle aussi de l'inscription de l'art dans le réel. L'art est un tourbillon qui se nourrit des liens entre l'artiste, le discours sur l'art, la réalité de l'œuvre - l'être qui a créé l'œuvre et l'être qui regarde l'œuvre. Le fait que l'œuvre soit un moulage du corps de l'artiste rajoute encore une autre dimension à la réflexion. Le regard de la photographe est enrichi par les liens d'amour et d'amitié qui l'unissent à ses sujets. Deborah Schultz a créé ici une œuvre à tiroirs où la symbolique multiple fournit des possibilités infinies au spectateur.